HAKA

Rencontre de rugby à XIII entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie des moins de 20 ans.

Jamais vu un Haka aussi chaud ! Encore quelques centimètres et c’était la baston généralisée.

 

 

Le ballon d’avril de Lombrieur

On est tous d’accord pour dire que le ballon d’or de la FIFA n’est plus qu’un business médiatique aseptisé. Sa vraie finalité n’est pas de récompenser les meilleurs footballeurs du monde mais bien ceux qui rapportent le plus de fric aux sponsors et donc à la FIFA, cette dernière n’ayant comme toujours qu’un objectif : s’en mettre plein les poches.

Rappelons nous, la coupe du monde au Brésil :

 

On parle quand même d’un trophée maqué avec le groupe Amaury Sport, une société qui a attribué 7 tours de France au type le plus dopé de l’histoire du cyclisme et qui organise le Paris-Dakar en Amérique de sud !

Normal dans ces conditions,  qu’on en arrive  à récompenser chaque année les mêmes joueurs : un autiste qui truande le fisc espagnol et une sorte de Ken raté qui a pris le melon et se touche les couilles devant les arbitres. Bref…c’est chaque année, the good and the ugly des beaufs.

Mais non, Messi et Ronaldo ne sont pas les meilleurs joueurs du monde. Jusqu’à présent et depuis plusieurs années, le meilleur joueur du monde était évidemment l’argentin Juan Roman RIQUELME.

Suffisait d’ouvrir les yeux pour le comprendre :

 

Depuis sa récente retraite, plusieurs prétendants pourraient être consacrés hormis l’immuable duo bling bling de la FIFA .

Lombrieur en a retenu trois pour son podium du ballon d’avril 2015, juste des mecs dont la seule présence sur le terrain  donne envie de regarder le match :

 

3 ème  position :

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Javier PASTORE

Le plus technique même si Laurent Blanc n’a toujours pas compris qu’il s’agissait d’un 10 de très grand talent. Son seul défaut : il joue au PSG.

 

2 ème position :

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James RODRIGUEZ

Le plus élégant même s’il à le malheur de jouer dans le même club que l’incontournable C. Ronaldo. Déjà une magnifique coupe du monde qui aurait pu aller plus loin si la FIFA n’avait pas oublié de mettre un arbitre dans le match Brésil-Colombie.

 

1ère position :

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Luis SUAREZ

Mon lauréat parce que c’est le joueur qui a la plus grande intelligence de jeu actuellement et le meilleur attaquant de pointe malgré ses tendances occasionnelles au cannibalisme. On parle d’un gars qui est capable en un match de faire deux petits ponts sur le même défenseur et de marquer derrière sur les deux actions. La terreur ultime des défenses, hein David Luiz !?

Merlene, la reine maudite

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1996, dans la moiteur de la nuit d’Atlanta, la belle Merlene jette un regard détaché sur le tableau électronique. A 35 ans, elle sait qu’elle ne sera jamais championne olympique du 100 m.

Comme aux mondiaux de Stuttgart trois ans avant, elle a pris un départ catastrophique.  Au 50 m, elle a une longueur de retard sur Gail Devers et malgré un retour phénoménal sur la fin, il aurait fallu encore quelques centimètres de course pour qu’elle puisse la passer. Comme à Stuttgart, on ne peut pas départager les deux sprinteuses à l’œil nu mais les juges sont plus rapides à se décider que lors des mondiaux allemands. D’après la photo finish, Merlene n’est que médaille d’argent pour quelques millièmes de seconde !

Qui à ce moment peut penser que la carrière internationale de la jamaïcaine va encore durer plus de 15 ans ?

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Merlene Ottey a récolté ses premières places d’honneur sous le maillot de la Jamaïque à la fin des seventies au temps où les athlètes surhumaines de RDA défiées les bombes noires américaines, elle a obtenu son ultime médaille dans une course majeure lors des JO de Sydney en 2000 et a participé à sa dernière grande compétition internationale sous le maillot de la Slovénie en 2012 à Helsinki.

Plus de 30 ans de carrière, sept participations aux J.O, 9 médailles olympiques et 14 médailles aux championnats du monde :  le record de longévité  le plus phénoménal de l’athlétisme.

Pourtant la reine des stades  semble maudite : aucun titre olympique et aucune victoire en 100 m aux jeux ou aux mondiaux, ce qui reste une énigme même si la jamaïcaine était d’abord une spécialiste du 200 m.

La malédiction a probablement un nom : le dopage…de ses adversaires pendant la fin des années 80 et le début des années 90, période où elle est au sommet de ses performances.

 

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Si on se refait le palmarès des compétitions majeures auxquelles elle a pris part jusqu’en 96, les choses s’expliquent d’elles mêmes :

1980 J.O de Moscou : Rien à redire sur son résultat, Merlene a 20 ans, elle est la révélation du 200 m olympique et prend le bronze. Même si les athlètes de l’Est qui la devancent sont probablement chargées, cette situation est si j’ose dire, sportivement compensée par l’absence des américaines qui à cette époque sont plus fortes que la jeune jamaïcaine.

1983 Mondiaux de Helsinki : Merlene est devancée de très peu sur le 200 m par Marita Koch dont il a été démontré qu’elle prenait des anabolisants comme la plupart des athlètes de RDA à l’époque.

1984 J.O de Los Angeles : Ottey double le 100 et le 200 et glane deux médailles de bronze derrière les américaines. Rien à dire, Evelyn Ashford et Valerie Brisco sont au sommet de leur art et Merlene encore un peu tendre.

1987 Mondiaux de Rome : Merlene double encore le 100 et le 200 avec encore deux fois le bronze. C’est Silke Gladisch, l’allemande de l’est qui gagne les deux courses. Elle sera contrôlée positive quelques années plus tard. Quant aux deux autres sprinteuses qui devancent Ottey, il s’agit de Heike Drechsler et de la regrettée Florence Griffith-Joyner…no comment.

1988 J.O de Séoul : Merlene n’est que 4ème au 200. C’est Flo Jo qui gagne avec un temps surhumain et jamais approché de 21.34; Drechsler est aussi sur le podium…no comment.

1991 Mondiaux de Tokyo : Merlene ne prend que le bronze au 100 et 200, elle est devancée à la loyale pour l’argent par une Gwen Torrence dans la forme de sa vie. Mais c’est la sculpturale allemande Katrin Krabbe qui gagne les deux courses. Contrôlée positive au clenbuterol, elle sera suspendue quelques mois après.

1992 J.O de Barcelone : Contre-performance de Ottey même si beaucoup d’interrogations planent sur le cas de Gail Devers qui gagne le 100 m olympique de Barcelone et devancera donc à chaque fois d’un ou deux millièmes Ottey aux mondiaux de 93 et aux JO d’Atlanta en 96.

 

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En résumé, hormis à Los Angeles et à Barcelone où elle est surclassée sportivement, Ottey est systématiquement devancée par des athlètes qui seront par la suite contrôlées positives ou pour lesquelles les suspicions de dopage sont très fortes.

 Mais même sans refaire l’athlétisme moderne en fonction des cas de dopage démontrés, Merlene est une figure  incontournable du sport, non seulement pour son charisme et sa classe mais aussi parce-qu’elle a été l’inspiratrice de la génération dorée du sprint jamaïcain d’aujourd’hui.

Pour le plaisir, les 21.64 de 1991 au meeting de Bruxelles, toujours 3ème performance mondiale de tous les temps derrière l’incroyable record de Flo Jo et un chrono de Marion Jones en 98…no comment.

 

Un détail : le juste au corps jaune  un peu vintage que porte Ottey n’est pas celui de la Jamaïque mais  du Larios, son club espagnol de l’époque.

Top 10 : Sport, Politique et Vidéo

Pour le pire et le meilleur, le sport est un objet éminemment politique.   Socrates le savait bien.

Même s’il existe une vielle tradition de films sur le sport, le cinéma n’a pas toujours su lui donner sa dimension politique. Mais évidemment il y a quelques exceptions.

 

Voici donc le top 10  de Lombrieur en la matière avec des extraits cultes  :

 

INVICTUS  (Clint Eastwood, 2009)

 

Prends ça dans ta gueule l’identité nationale !

 

 LES CHARIOTS DE FEU (Hugh Hudson,1981)

 

Vangelis à Cambridge

 

A NOUS LA VICTOIRE (John Huston,1981)

 

Rocky et Pelé font de la résistance

 

COUP DE TÊTE (Jean-Jacques Annaud, 1979) 

 

Patrick Dewaere au pays des beaufs

 

LOOKING FOR ERIC  (Ken Loach, 2009)

 

I am not a man, I am Cantona !

 

MIRACLE  (Gavin O’Connor, 2004)

 

On ice

 

ROLLERBALL  (Norman Jewison, 1975)

 

Les jeux du cirque

 

DEUX FILLES AU TAPIS (Robert Aldrich, 1981)

 

Columbo et les drôles de dames

 

L’ENFER DU DIMANCHE (Oliver Stone, 1999)

 

La théorie des centimètres

 

 ROCKY (John G. Avildsen, 1976)

 

Juste le 1, seulement le 1

De Montréal à Moscou

Nadia Comaneci n’est pas l’athlète la plus titrée de la gymnastique artistique, loin de là. Son nom est pourtant à jamais associée à ce sport et beaucoup la considère comme la plus grande gymnaste de tous les temps.

Jeux olympique de Montréal, 18 juillet 1976 : après un passage hallucinant aux barres asymétriques, la fée clochette roumaine obtient pour la première fois dans l’histoire de la gymnastique, la note maximale de 10. Un peu à l’instar du système de mesure lors du saut de Beamon en 68, le tableau d’affichage qui n’était pas prévu pour une telle performance, est dans l’incapacité d’afficher la note donnée par les juges.

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Nadia déjà championne d’Europe en 75, vient de réinventer la gymnastique et de la faire renter dans une autre dimension. Sa technique est non seulement parfaite mais plus fort, les figures sont totalement nouvelles et réalisées à la façon d’une danseuse. Cette gamine de 14 ans va éclabousser la compétition de toute sa classe et remporter non seulement le concours complet individuel mais aussi deux titres par appareil et cinq médailles au total.

 A cet instant, elle vient de perdre la maîtrise de son destin. La suite de sa carrière se confond avec l’histoire de son pays et celle de la fin de la guerre froide.

 

De l’autre côté du rideau de fer, le sport est un objet politique majeur, une forme de prolongement de la guerre froide, et la gymnastique une discipline phare des pays du bloc de l’Est. Tout est mis en oeuvre pour gagner, y compris à travers un système de formation qui  à l’image des régimes en place, ne recule devant rien. Les individus les plus doués sont repérés et regroupés dès leur plus jeune âge dans des centres où ils reçoivent un entraînement intensif.

Les chemins vers la gloire sont pavés de sang et de larmes pour ces petites filles. Véritables enfants martyres, elles sont contraintes de subir des régimes alimentaires dangereux et un rythme d’entraînement spartiate qui pousse corps et esprit dans leurs derniers retranchements. Si le fantasque entraîneur de Nadia, Béla Karolyi est un obsessionnel de la perfection, l’école roumaine n’est peut être pas la plus impitoyable. En 1979, la soviétique Eléna Mukhina, championne du monde 78, est contrainte de reprendre prématurément l’entraînement après une fracture afin d’être prête pour les JO de Moscou.  Il s’en suivra une nouvelle chute sur une figure qu’elle ne maîtrisait pas et une paralysie jusqu’à sa mort prématurée dans les années 2000. Elle est loin d’être  la seule championne à être victime de ce genre de pratiques. Blessures graves, anorexie, fugues et tentatives de suicides sont monnaie courante.

Bref… un régime alimentaire insensé, pas de règles, pas de seins, pas de vie sexuelle ni sociale, des laxatifs avant chaque compétition, le sport de haut niveau entendu de cette façon est non seulement une souffrance mais également une obsession du quotidien. Certes à ce petit jeu, l’Est est le plus fort mais l’Ouest ne va pas tarder à singer puis importer ces pratiques qui gagnent.

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 Si la gymnastique est un enjeu Est-Ouest, elle cristallise aussi les rivalités nationales entre les pays de l’Est. L’Union soviétique qui traditionnellement domine la discipline supporte mal d’être contrecarrée par « les pays frères ».

La première humiliation en date vient de l’inoubliable tchèque Věra Čáslavská, championne olympique en 64 à Tokyo où elle devance l’icône de la gymnastique soviétique Larissa Latynina. Elle récidive à Mexico en 68 en plein  printemps de Prague et se permet même en signe de résistance, de bouder ostensiblement l’hymne soviétique lors d’une cérémonie de remise de médailles. Malheur à elle pour son courage quand elle reviendra dans son pays désormais sous le joug soviétique.

 

 

 

La seconde gifle à l’hégémonie soviétique, celle infligée par Nadia, est d’autant plus retentissante, qu’elle vient d’une représentante d’un régime dont le chef a toujours manifesté des velléités de libre arbitre. Nicolae Ceaușescu, dictateur ubuesque, cherche pourtant à sortir son pays de l’orbite soviétique. Ainsi, celui qui se fait désigner comme l’étoile polaire pensante du Danube de la pensée fait du pied aux USA, condamne l’intervention en Tchécoslovaquie, entretient des relations avec Israël et ira même jusqu’à refuser le boycott des JO de Los Angeles en 84.

Dans ce contexte les performances de Nadia, deviennent un objet politique. La petite héroïne du travail socialiste devient une super star du régime roumain. Cette situation ne va pas être sans déstabiliser l’adolescente pour qui il semble plus facile de tenir en équilibre sur une poutre que dans une vie qui ne lui appartient plus. Et puis pour les habitants des pays de l’est des années 70, Montréal c’est déjà franchement les marchands du temple. Sponsors et argent facile tournent vite la tête aux athlètes venus de l’autre côté du rideau de fer. Les quatre ans qui la séparent des JO de Moscou vont représenter une période très compliquée tant sur le plan sportif que personnel.

Nadia Comaneci

Ses parents divorcent, le régime tente de la retirer de la tutelle sportive du couple Karolyi. Si elle retrouve son titre individuel au général en 77 et 79 au championnat d’Europe, elle ne sera jamais médaillée au général d’un championnat du monde malgré un titre à la poutre en 78 et une médaille d’or par équipe en 79 après une performance inouïe encore à la poutre, ce à quelques heures d’une opération pour une infection au poignet.

 Quand elle se présente aux JO de Moscou en 1980, la « petite fée de Montréal » est devenue une belle jeune femme. Cependant, à Moscou, il faut qu’une soviétique l’emporte. Un peu à la surprise générale et malgré une erreur aux barres asymétriques, elle peut encore prétendre à la médaille d’or du concours général avant le dernier passage à la poutre. Pour obtenir le titre, il lui faut une note de 9,95.

Comment Nadia Comaneci ne peut-elle pas obtenir cette note à un agrès où elle est la meilleure du monde ? Malgré une prestation parfaite, le jury délibère pendant 25 minutes, et ne lui donne que 9,85. Cela sent l’arnaque à plein nez.

 

 

 

Nadia est médaillée de bronze, derrière deux soviétiques.  Deux médailles d’or à la poutre et au sol ne la consoleront pas de cet échec. Elle arrête sa carrière l’année d’après. Viendra ensuite le temps de l’exil aux Etats-Unis à quelques jours de la révolution roumaine qui ne fait que renforcer l’ambiguïté et le mystère du personnage.

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Au pays du marché, elle finira par vendre ses médailles dans une émission télé de seconde zone afin de pouvoir se payer un studio.

La gloire est éphémère répétait à l’oreille du général romain vainqueur, l’esclave qui se tenait derrière lui pendant son entrée triomphale dans la ville éternelle.

Le soir de Mike Powell

1991, Championnat du monde de Tokyo, concours du saut en longueur.

Il y a tout dans ce moment.

 Dès le début on sent qu’il va se passer quelque chose ce soir là.

En apparence, il s’agit d’un duel entre ces deux titans que sont Carl Lewis et Mike Powell mais l’ombre d’un troisième géant et de son record hors norme plane sur les débats. Ce soir là, Bob Beamon, l’homme de Mexico est dans la tête des deux de Tokyo.

Carl est le roi depuis des années, une sorte de Michael Jackson de l’athlé, dans le saut plus encore que dans le sprint. Cela fait 10 ans que personne ne l’a battu dans la discipline. Il a déjà tout gagné plus que tout le monde. Seul le record du monde de Bob lui échappe encore.

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Mais on sait que sur un saut, Mike le bad boy est capable de tout.

le concours commence dans la chaleur de la nuit, une ambiance à la fois feutrée et électrique.

Carl va réaliser une performance unique dans l’histoire du saut en longueur en finissant le concours avec la moyenne hallucinante de 8m 83 sur 5 sauts réussis.  Il est au sommet de son art, intouchable. Frisson…dans un bond de folie, il dépasse même le vieux Bob avec 8m 91. Mais le saut n’est pas homologable en tant que record. Le vent était trop fort au moment où il a pris son appel..

Mike lui cherche à faire le saut qui tue. Mais il n’est pas dans un grand jour et se rate plusieurs fois. Malgré un saut mordu de peu qu’on voyait très loin, la messe est presque dite.

Et pourtant…cinquième essai, il s’envole comme dans un rêve. Que c’est long avant qu’ il ne retombe. On sait que c’est énorme. Une seule angoisse : avoir encore mordu.

Mais non, pas cette fois…la planche est parfaite, le saut est validé et Mike se met à tourner autour du panneau d’affichage tel un fauve en cage. Il est comme un fou en attendant la mesure. Il doit avoir dépassé les 8.91 s’il veut prendre la tête. Une rumeur parcourt le stade et soudain c’est l’explosion…

8m 95 !  Le record mythique de Beamon tombe presque 23 ans après. Il exulte, il saute, il danse, il va et revient…c’est un peu comme si Hector avait finalement terrassé Achille.

 

Mike Powell

 

Au même moment, le visage de Carl se décompose,  Il est KO. et ne peut que se rhabiller. Celui qui voulait être Owens et Beamon à la fois, celui qui finira quatre fois champion olympique de la discipline vient de perdre contre toute attente le plus grand concours de l’histoire du saut en longueur en réalisant la plus belle performance de sa carrière. Cela ne l’empêchera pas de sortir derrière deux derniers bonds stratosphériques mais rien n’y fait. L’exploit qui lui était promis depuis 10 ans revient à un autre. Il ne lui a pas manqué grand chose, 4 cm, un peu de chance avec le vent et peut être le brin de folie de Mike. C’est sa première médaille d’argent aux mondiaux. Son seul métal jusqu’ici, c’était l’or.

Tout est plié. Cette nuit est pourtant loin d’être finie mais elle est déjà gravée dans les annales de la renommée.

 

 

 

Le jour où le football est mort

Barcelone, 5 juillet 1982, Italie – Brésil, match qualificatif pour la demie-finale de la coupe du monde

Le Brésil disposait de l’un des plus beaux milieux de terrain de l’histoire du foot.

La flamboyante Seléção de Télé Santana emmenée par le génial Zico donnait l’impression d’être invincible.

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En face, la Squadra azzurra qui au regard de ses misérables prestations du premier tour, semblait à des années lumières du niveau de jeu des Auriverde.

Et il fallait une victoire aux italiens pour se qualifier alors que le Brésil pouvait se contenter d’un match nul.

Bref..,, c’était déjà plié. Il n’y avait d’ailleurs pour s’en convaincre qu’à se souvenir lors des précédents matchs, du famélique Paolo Rossi qui se traînait sur le terrain.

Comment ce joueur suspendu pendant deux ans et tout juste sorti de prison suite à sa condamnation dans l’affaire du totonero, pouvait-il espérer faire quoi que ce soit contre les extraterrestres du ballon qu’étaient les brésiliens de 82 ?

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Mais Paolo Rossi n’était pas un simple joueur de foot, c’était un roman…et on ne peut pas gagner contre un roman.

1980, USA VS URSS : « Miracle on Ice »

Le monument de l’histoire du Hockey sur glace

Jeux Olympiques de Lake Placid :

contre toute attente l’équipe nationale des USA composée de jeunes universitaires inconnus s’impose au bout de la nuit et d’un match inoubliable devant la dream-team soviétique de l’époque pourtant réputée imbattable.

L’ambiance dans la patinoire est totalement hors norme et permet aux américains de faire le match de leur vie face aux joueurs de légende de ce qui fut probablement l’une des plus grandes équipes de l’histoire de ce sport. Les USA seront dominés pendant toute la rencontre mais vont revenir avec l’énergie du désespoir par trois fois à la marque avant de prendre l’avantage dans le dernier tiers temps.

Cette victoire inouïe dans un contexte international particulièrement difficile pour les Etats Unis (les otages d’Iran, l’invasion de l’Afghanistan, le boycott des jeux de Moscou) avait valeur de symbole et a forcément pris une dimension politique. Mais il s’agit avant tout d’un sommet de l’histoire du sport. Même s’il ne faut jamais sous-estimer le hockey universitaire américain, c’est un peu comme si une équipe d’amateurs avait gagné la coupe du monde de foot, impensable !

 J’ai vu ce match quand j’étais gosse. Lorsque j’y repense, j’en ai encore des frissons. J’avais le sentiment que le monde entier s’était arrêté de vivre et avait les yeux rivés sur cette patinoire. Je me souviens du regard énigmatique vers le ciel ou vers l’horloge (?) de Herb Brooks le coach des USA quand son équipe passe devant à 10 minutes de la fin. La suite est dantesque, les soviétiques manquent d’égaliser une dizaine de fois mais Jim Craig, le gardien américain qui ce soir là est touché par la grâce, multiplie les miracles.

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Quelques jours plus tard, les USA une nouvelle fois menée au score, battent la Finlande et ravissent le titre olympique aux soviétiques qui le détenait depuis 1964.

Au delà du fait qu’il représente un moment exceptionnel de l’histoire du sport, ce qui interpelle dans Miracle on Ice, c’est la façon dont un contexte émotionnel peut transcender un collectif et lui permettre de réaliser quelque chose de complètement improbable.